Passée la longue période de confinement, j’ai repris le chemin de l’atelier terre de Tournefeuille où je me recentre, de la terre entre les mains, une fois par semaine.

Première séance de reprise. J’émaille et m’amuse en préparant une boule… pas d’envie ni d’inspiration. Je décide, la séance suivante, de tenter le modelage d’un visage. Première expérience, guidée par Anne-Sophie. Quelle joie de tenter quelque chose de nouveau ! Les heures passent, absorbée. Le visage apparaît. Mon cerveau habitué à traiter l’information en 2 dimensions a des difficultés à passer en 3D. Rajouter une dimension n’est pas simple. Comprendre de manière théorique est une chose ; intégrer le geste, bomber plutôt que d’aplatir, creuser, rehausser… je peine malgré ma concentration mais je progresse. Et j’obtiens au final un buste « humain » qui tient la route. Mon premier mais pas le dernier. La pratique seule ancre durablement les gestes et libère ensuite la créativité.

Les leçons de cette expérience :

• La peur de ne pas y arriver ne devrait pas m’empêcher d’essayer. Si quelque chose me tente, même si cela me paraît inaccessible, j’y vais. La curiosité est ma boussole ; pas la peur.
• Oser demander de l’aide. J’aime ces moments de transmission d’un savoir ou savoir-faire. Ces moments de partage en bienveillance. Observer un geste, le comprendre, tenter de le reproduire, avec plus ou moins de succès.
• Dépasser la frustration et accepter l’échec inhérent à tout apprentissage. Si le geste était simple, nous serions tous sculpteurs, artistes, artisans. Je suis vulnérable en tant que débutante, mais cette vulnérabilité ne me détermine pas.
• L’apprentissage est vecteur de beaucoup de joie. L’impression d’avoir ouvert une porte et élargi le domaine de mes possibles est pour moi une grande source de satisfaction et d’énergie. Les idées s’engouffrent par cette porte qui seront peut-être prochainement des projets.

Et vous, dans quel domaine avez-vous récemment choisi de vous renouveler ?